Okinawa, l’autre Japon
Atterrissage Naha, nous sommes le 1er Mars 2020 et venons d’atterrir dans la plus grande ville de l’archipel. Il nous aura fallu environ 3h pour rejoindre l’île par avion depuis l’aéroport d’Haneda à Tokyo. Nous sommes en plein hiver et même s’il faisait assez froid en quittant la capitale, c’est une température presque estivale qui nous accueille ici. A peine nos bagages récupérés, nous sortons de l’aéroport pour nous rendre au comptoir de location de voiture situé à ~10 minutes de bus. Nous avions en effet réservé une voiture pour toute la durée de notre séjour ici de 24 jours, à 4 personnes cela devient assez vite rentable pour se déplacer comme bon nous semble. En effet même si Naha est plutôt bien desservi en transports en commun, cela se complique dès que l’on veut sortir des sentiers battus et explorer le reste de l’île. La navette gratuite nous y conduit donc et à peine quelques formalités administratives plus tard nous étions déjà en route pour rejoindre notre Airbnb au centre de l’île.
Nous nous dirigeons donc vers le nord et traversons cette grande ville de plus de 300.000 habitants soit 1/4 de la population totale de l’île, sans compter les villes périphériques. On peut estimer le nombre d’habitant de cette aire citadine a plus de 700.000 ce qui représente au total une assez grande étendu urbaine composée de routes et d’immeubles plutôt vieillots qui n’attirent pas vraiment notre attention. A cette instant nous sommes même plutôt content d’avoir choisi de ne pas résider à Naha qui, nous l’avions lu, ne présente a priori pas de grand intérêt hormis quelques incontournables bien sûr mais pas de quoi assouvir notre soif d’aventure et de paysages de rêves.
Après 1h30 de route en comptant une brève pause déjeuner, nous voilà arrivé dans ce qui allait être notre maison pour 23 nuits, a seulement 300m de la plage dans la petite ville rurale de Maeda. L’ambiance est plutôt calme dans ce petit quartier coincé entre la forêt et la mer. Les quelques immeubles hôteliers nous rappelle le côté balnéaire du lieu mais comme nous sommes hors saison et à la veille d’une pandémie mondiale, les touristes se font plutôt rare…
Nous avons rapidement pris nos aises dans la grande maison de 2 étages prévue pour accueillir une dizaine de personnes mais nous ne sommes donc que deux couples. Au rez-de-chaussée se trouve la plus grande chambre rapidement possédée par Lolo et Nella ainsi qu’une grande salle de bain à la Japonaise avec douche et baignoire puis un salon/chambre qui donne sur le petit jardin privée et sa terrasse couverte qui abritera nos prochains apéros.
A l’étage, Camille et moi-même se faisons une joie d’emménager dans la chambre traditionnelle avec futons et tatamis. Il est assez peu commun d’avoir la cuisine et le salon principal au premier étage mais il en est ainsi dans cette demeure familiale qui nous offre une magnifique vue mer que l’on peut donc admirer ici depuis le salon/cuisine et la deuxième terrasse.
L’eau turquoise et transparente aura rapidement raison de notre première excursion sur la plage la plus proche. On se rend rapidement compte que des récifs coralliens entourent l’île grâce aux nombreux coquillages présents sur les plages et à la diversité de l’écosystème marin. Le climat chaud et les plages de sables sont l’un des principaux attraits et atouts d’Okinawa même s’il faut noter que ce n’est pas une généralité. L’eau est à 21° en moyenne en ce mois de Mars (le ressenti est un peu meilleur) mais la pluie est régulièrement au rendez-vous dans cette zone tropicale. Les vents peuvent parfois aussi être gênant en cette période mais nous profitons tout de même de belles heures de bronzette au soleil et de baignade/snorkling. Il y a beaucoup de poissons ici et de nombreux clubs de plongée, ce qui fait le bonheur des passionnés d’exploration sous-marine.
Après quelques jours de crapahutage ici et là, nous avons rapidement pris connaissance des beaux spots du coin comme la plage « Onna Beach » et les caps Zanpa et Maeda parfait pour des petites randonnées en bord de mer avec couché de soleil.
Nous partons donc à la découverte de nouveaux endroits au fur et à mesure de l’avancée de notre séjour, certain deviendrons des coups de cœur et entraînerons des souvenirs nostalgiques, d’autres nous laissent plus ou moins indifférents. Il faut dire qu’Okinawa n’est pas le reflet de l’île paradisiaque tel que l’on peut l’imaginer. Avec ses 1,2 millions d’habitants pour 1200km2 soit un peut plus du quart des Alpes Maritimes, on peut aisément imaginer la proportion d’espaces habités ou occupés par l’homme. L’aménagement territorial est conçu à la Japonaise avec des concentrations de populations dans les aires urbaines qui laissent place à des étendues presque désertiques aux alentours. Les forêts situées dans les terres sont très sauvages notamment sur la pointe nord où se situe le parc national de Yambaru. Tellement sauvages que peu de sentiers permettent de les explorer malheureusement. Nous avons tout de même pu y faire 2 randonnées dont une assez populaire le long de la rivière Hiji (entrée payante). Certaines autres grandes étendues peuvent paraître vierges mais sont en faites des zones militaires américaine et donc interdites d’accès. En effet les américains occupent une place particulière au sein de l’île et ont influencé une partie de la culture moderne d’Okinawa. Au Nord de Naha se trouve même le célèbre American Village qui regroupe plusieurs attractions commerciales pour une ambiance à la Disney (sans les manèges). Bien qu’il fut intéressant d’y faire un tour et y manger un bon burger, nous nous souviendrons plus particulièrement du magnifique couché de soleil auquel nous avons eu la chance d’assisté, un peu plus au nord de l’American Village sur l’immense plage de Momenbaru.
Nous continuons les jours durant d’explorer de nouveaux coins et d’apprécier notre séjour. Nous parcourons les routes un peu à l’instinct en privilégiant notamment le bord de mer mais hormis un nombre tout de même assez notable de superbes plages de sables bordées d’une eau turquoise translucide, nous remarquons, comme ailleurs au Japon, que le littoral est aussi souvent barricadé de digues de défense afin de se protéger d’éventuelles tsunamis. Sécuritaire donc mais pas forcément glamour. Et cela lorsqu’il n’y a pas une route qui domine le bord de mer, effaçant ainsi un peu plus le charme de certains lieux dont ont peut encore imaginer le passé sauvage et paisible qui y régnait il y a peu.
Mais à force d’exploration, d’intuition et d’étude des cartes satellites et randonnées on se rend vite compte que le potentiel de l’île regorge certainement de pépites cachées qui ne demande qu’à être visitées. Okinawa est un vrai cocktail de diversité qui mélange urbain, campagnes sauvages et plages de rêves. La géographie de cette ile tout en longueur permet de passer de l’un à l’autre en ayant la sensation d’avoir voyager loin en moins d’une heure de route.
Nous quitterons bientôt l’île en ayant, comme bien souvent, cette sensation de n’avoir eu qu’un aperçu de ce que cette archipel peut offrir. Un aperçu tellement propre à ce voyage si particulier de 4 Français à l’autre bout du monde en plein milieu de la plus grande pandémie mondiale du XXIème siècle…
Mes coups de cœur
- Le quartier authentique de BISE : Une ballade entre mer et foret ou l’on peut imaginer la vie si particulière que devait mener les habitant de l’époque.
- Un couché de soleil à Momenbaru Beach
Anecdotes et trucs à faire
🧉 Gouter au digestif locale : Habushu. Il s’agit d’une liqueur dans laquelle macère un spécimen du célèbre serpent venimeux HABU, une espèce endémique que l’on rencontre dans l’archipel. Attention donc aux serpents durant les promenades !
🏖 Se faire virer d’une plage par un militaire américain de 2 mètres de haut par 2 mètres de large 😆. Il s’agissait en faite d’une plage qui n’est plus accessible au public depuis que l’armée américaine l’a réquisitionnée. Le mec a été super cool avec nous et nous juste demandé de partir.
🍣 Manger un bon Bento maison à moins de 3€ si vous passez à MAEDA. Ça se passe au Konbini du quartier.
Infos utiles
🍴 Izakaya Shimaichi : Un restaurant Izakaya sympas dans la ville d’Ishikawa :
🏡 La maison louée sur Airbnb
✈ Billets d’avion aller-retour sur ANA : Tokyo/Naha – Naha/Fukuoka : 175€/personne
🚗 Location de voiture sur Booking.com : 671€ pour 24 jours 👍 Par contre heureusement que Camille parle Japonais car personne ne parlait anglais 🇬🇧 dans l’agence de location, la seule personne qui parle anglais était absente ce jour là 😆
Pour le prochain voyage
- Visiter les autres lieux enregistrés et repérés sur la carte
- Partir en avion et en bateaux sur les autres iles du grand archipel des Ryūkyū comme les iles de Sakishima (Miyakojima), Kumejima, Kerama National Park et plein d’autres…
Lieux visités
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